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In Between

In Between, 2025, 
85 × 63,5 x 4 cm
Fenêtre et verre antireflet gravé, installation

Une fenêtre ovale, « œil-de-bœuf », est suspendue dans la forêt, maintenue par des câbles pour flotter entre les arbres. Ses vitres portent les mots inside et outside : en bas d’un côté, en haut de l’autre. Les lettres, en italique, reprennent une police parmi les plus utilisées dans les dictionnaires.

Cette simple structure vise à redéfinir les frontières entre l’humain et la nature, entre l’intérieur et l’extérieur. Inspirée par l’idée de la maison, cette installation en plein air interroge la notion de frontière : mouvante, évolutive, parfois stricte, parfois floue.

Une fenêtre, par son absence de mur, dépasse son rôle d’élément architectural. Elle évoque une maison, une intimité, mais ici, elle questionne cette limite et l’efface peut-être. Suspendue dans l’espace, sans son cadre habituel, elle remet en question l’idée de séparation entre « chez moi » et la nature. En transportant l’intérieur vers l’extérieur, j’invite à percevoir cet espace avec une intuition profonde, presque sensible, plutôt qu’à travers une analyse rationnelle.

Les fenêtres suspendues dans les arbres symbolisent des passages, des seuils où les limites se dissolvent, flottant de manière énigmatique dans la forêt — espace où les corps se mélangent. Elles deviennent des invitations à dépasser les constructions mentales qui nous séparent de l’environnement et à reconnaître que l’unité avec la nature est essentielle.

La forêt est un lieu symbolique, souvent associé à des concepts profonds et ambivalents. C’est un espace mystérieux, propice à la transformation de soi, où les frontières se déplacent. C’est un lieu où l’on se perd pour mieux se retrouver, un espace « entre les lieux », un lieu liminal. La position de seuil qu’elle propose est essentielle : c’est laisser l’esprit se connecter à cet espace entre les choses, où, démunis d’emprise sur notre réel, nous nous relions à la respiration du monde. Cet espace, bien qu’inné dans la nature, peut être trouvé en nous à chaque instant.

C’est pourquoi je pense que cette sculpture trouve sa place au cœur de cet espace remarquable qu’est l’arboretum.

À travers In Between, je propose une connexion intime entre l’humain et la forêt, en rappelant que nous faisons partie intégrante d’un écosystème plus vaste. Les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, entre le corps et l’environnement, ne sont pas nettes ni rigides. Les éléments s’influencent et interagissent. Ici, dans cet espace de contemplation, ces frontières s’effacent, révélant une interconnexion profonde et inévitable.

Ici, je voudrais proposer au regardeur d’être acteur, en lui offrant le geste de changer sa posture profondément : penser la forêt comme sa maison, comme une prolongation de lui-même.

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